Dessins d’enfants en guerre : la collection de Françoise et Alfred Brauner témoins du siècle (1902-2001)

Si l’intérêt de Françoise et Alfred Brauner pour le productions plastiques des enfants remonte au début du XXe siècle, l’intérêt spécifique pour le dessin d’enfant dans la guerre s’est réellement forgé pendant la guerre d’Espagne (1936-1939). Toute leur vie, ils collecteront des dessins d’enfants dans la guerre : aux dessins d’Espagne s’ajouteront ceux des camps de concentration, du Vietnam, d’Alg...érie, du Liban, du Cambodge, du Salvador, d’Afghanistan, de Palestine, de Tchétchénie…
Des analogies de thèmes et de composition apparaissent dans l’ensemble. Partout, on retrouve la violence en mouvement, différentes formes de combat, la montée de la peur : instant ultime des condamnés, intrusion des militaires, exodes – depuis les populations européennes aux Sahraouis et aux boat-people d’Asie. Les dessins d’enfants révèlent une attention particulière pour l’arsenal guerrier, de la machette au Scud, en passant par les baïonnettes, chars, lance-roquettes, et figurent les escadrilles, les chasseurs et bombardiers, les obus… L’enfant représente souvent des brancards, des ambulances, l’hôpital, des blessés, des morts. L’imagination de l’enfant dessinateur s’applique néanmoins à introduire des personnes susceptibles d’apporter un secours. Ces appuis sûrs sont d’abord ceux qu’il voit de ses propres yeux, pompiers, médecins, brancardiers… comme si avec le dessin, le chaos de la guerre se maîtrisait.
Des deux mille dessins conservés, les Brauner ne retiendront qu’un dixième pour le livre J’ai dessiné la guerre en 1991, comme dans le film du même titre réalisé en 2000 par Alfred Brauner et le documentariste Guy Baudon.
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