Dessins du Musée Juif de Prague
Les quelque 4000 dessins d’enfants juifs réalisés dans le camp-ghetto de Theresienstadt sont conservés au Musée Juif d’État de Prague. Ces dessins ont été retrouvés dans deux valises qui avaient été dissimulées dans un dortoir d’enfants, par l’artiste Friedl-Dicker Brandeis avant sa déportation en octobre 1944. L’ancienne ville forteresse de Terezin, Theresienstadt en allemand, est transformée en ...octobre 1941, par les autorités nazies, en camp de « rassemblement et de transfert » pour les Juifs de Bohême-Moravie. Theresienstadt prend le rôle de camp-ghetto modèle pour mieux cacher la réalité de l’entreprise criminelle nazie menée à l’encontre des Juifs. Puisque le camp assure cette fonction de trompe-l’œil, les conditions de vie y sont un peu moins dures qu’ailleurs, mais sa réalité quotidienne demeure celle de tout ghetto : l’enfermement, le surpeuplement, la faim, les épidémies, et les transports vers les ghettos polonais et les camps d’extermination de Majdanek, Treblinka et Auschwitz-Birkenau. De 1942 à 1944, ce sont 6 363 enfants de moins de quinze ans qui sont déportés de Theresienstadt vers Auschwitz; pour nombre d’entre eux, les dessins et les écrits, qu’il nous reste aujourd’hui constituent les dernières traces de leur brève existence.
La plupart des dessins conservés au Musée Juif d’État de Prague ont été réalisés entre 1943 et 1944 par des enfants de 10 à 14 ans en moyenne. Au début, les enfants logent avec les adultes dans les casernes surpeuplées, mais à partir de l’été 1942, ils sont rassemblés des bâtiments formant des « Kinderheime », des foyers d’enfants. Ils sont regroupés selon leur âge, leur sexe et leur langue. Les nazis interdisaient toute forme d’enseignement, mais ils permirent « l’organisation du temps libre », c’est ainsi que les jeux et les loisirs culturels furent autorisés, faisant de Theresienstadt, un épisode singulier dans l’histoire du génocide. Ainsi, le temps des enfants de moins de quinze ans se découpait entre les séances de chant, de théâtre, de poésie, de philosophie, de dessin, de rédaction de journaux.
Filles et garçons dessinaient sur les mêmes thématiques, mais dans des proportions différentes. Ainsi, les filles semblent avoir privilégié les dessins d’animaux, de fleurs, de paysages et de scènes de vie hors du camp, alors que les garçons semblent avoir privilégié dans leurs dessins les scènes de vie en camp. Certains dessins sont le fruit d’exercices ou de cours, parfois la thématique avait été suggérée, mais d’autres sont simplement le produit du libre choix enfantin. Les dessins représentant la vie quotidienne dans le camp de Theresienstadt sont ainsi moins nombreux que ceux qui ont pour sujet la vie à l’extérieur du camp, le monde merveilleux des contes, et les paysages exotiques. La plupart des thèmes suggérés l’ont été pour leur dimension sécurisante, apaisante ou d’évasion.
nakala:title | fr | Dessins du Musée Juif de Prague | |
dcterms:contributor | fr | Emilie Lochy | |
fr | Annette Becker | ||
fr | Philippe Mesnard | ||
dcterms:creator | fr | Musée Juif d’État de Prague | |
dcterms:description | fr |
Les quelque 4000 dessins d’enfants juifs réalisés dans le camp-ghetto de Theresienstadt sont conservés au Musée Juif d’État de Prague. Ces dessins ont été retrouvés dans deux valises qui avaient été dissimulées dans un dortoir d’enfants, par l’artiste Friedl-Dicker Brandeis avant sa déportation en octobre 1944. L’ancienne ville forteresse de Terezin, Theresienstadt en allemand, est transformée en octobre 1941, par les autorités nazies, en camp de « rassemblement et de transfert » pour les Juifs de Bohême-Moravie. Theresienstadt prend le rôle de camp-ghetto modèle pour mieux cacher la réalité de l’entreprise criminelle nazie menée à l’encontre des Juifs. Puisque le camp assure cette fonction de trompe-l’œil, les conditions de vie y sont un peu moins dures qu’ailleurs, mais sa réalité quotidienne demeure celle de tout ghetto : l’enfermement, le surpeuplement, la faim, les épidémies, et les transports vers les ghettos polonais et les camps d’extermination de Majdanek, Treblinka et Auschwitz-Birkenau. De 1942 à 1944, ce sont 6 363 enfants de moins de quinze ans qui sont déportés de Theresienstadt vers Auschwitz; pour nombre d’entre eux, les dessins et les écrits, qu’il nous reste aujourd’hui constituent les dernières traces de leur brève existence. La plupart des dessins conservés au Musée Juif d’État de Prague ont été réalisés entre 1943 et 1944 par des enfants de 10 à 14 ans en moyenne. Au début, les enfants logent avec les adultes dans les casernes surpeuplées, mais à partir de l’été 1942, ils sont rassemblés des bâtiments formant des « Kinderheime », des foyers d’enfants. Ils sont regroupés selon leur âge, leur sexe et leur langue. Les nazis interdisaient toute forme d’enseignement, mais ils permirent « l’organisation du temps libre », c’est ainsi que les jeux et les loisirs culturels furent autorisés, faisant de Theresienstadt, un épisode singulier dans l’histoire du génocide. Ainsi, le temps des enfants de moins de quinze ans se découpait entre les séances de chant, de théâtre, de poésie, de philosophie, de dessin, de rédaction de journaux. Filles et garçons dessinaient sur les mêmes thématiques, mais dans des proportions différentes. Ainsi, les filles semblent avoir privilégié les dessins d’animaux, de fleurs, de paysages et de scènes de vie hors du camp, alors que les garçons semblent avoir privilégié dans leurs dessins les scènes de vie en camp. Certains dessins sont le fruit d’exercices ou de cours, parfois la thématique avait été suggérée, mais d’autres sont simplement le produit du libre choix enfantin. Les dessins représentant la vie quotidienne dans le camp de Theresienstadt sont ainsi moins nombreux que ceux qui ont pour sujet la vie à l’extérieur du camp, le monde merveilleux des contes, et les paysages exotiques. La plupart des thèmes suggérés l’ont été pour leur dimension sécurisante, apaisante ou d’évasion. |
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