Secret et Justice

DOI : 10.34847/nkl.2b2b5v2q Publique
Auteurs : Bernard Durand et Jean-Pierre Royer

Secrets de famille, secrets d'État, secrets de fabrique, secrets d’alcôve, secrets du juge, secrets du confesseur, secrets du médecin, secrets du banquier, tant d'autres encore, sans oublier l'un des plus opaques à coup sûr, le secret des origines, autant de facettes d'un même mot qui intriguent. Intimement relié à la nature et à l'activité humaine mais en même temps touchant à ce qui la dépasse, ...à l'invisible, à l'impalpable, le secret est partout, investissant tous les champs que l'homme laboure sa vie durant. Omniprésent, c'est ce qu'il est et chacun le ressent bien. On croit le connaître, vouloir ou devoir le garder et pourtant il fuit sans cesse aussitôt qu'on entreprend de le saisir car par essence il est insaisissable, rebelle à toute définition. On voudrait le rejeter mais il s’avère indispensable en même temps que suspect au point de donner de l'attrait à son contraire, la transparence, très en vogue de nos jours quoiqu'elle ne soit pas de pure vertu.
Politique aussi, fondement de pouvoir et ciment du lien social, le secret est nécessaire à l'État, et l'on se demande même s'il peut y avoir État sans secret. En conséquence, le secret questionne la justice de l'État - l'attribut le plus visible de la puissance - en lui demandant compte de ce qu'il en a fait ou de l'expression et des limites que lui ont données ses agents, directs ou indirects. Car le secret, qui est devoir, éthique, est également technique, moyen autant qu'obligation, sans que l'on sache s'il est davantage l'un plutôt que l'autre.
C'est sous cet angle et sous ce double aspect - car il fallait bien endiguer la menace de son flot tumultueux - que les participants à ce Colloque international qui s'est tenu à Lille en Décembre 1998 ont abordé le secret, en essayant de le traquer partout où il croise le judiciaire, en tentant de le capter dans tous ses replis en une quête pluridisciplinaire. Ce secret, que l'on le dit moribond, dont beaucoup prédisent et souhaitent la mort, a l'échine solide et il se pourrait bien... qu'il ait la vie dure !

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Déposée par Charline Petitpierre le 21/01/2022
nakala:title Français Secret et Justice
nakala:creator Bernard Durand et Jean-Pierre Royer
nakala:created 2000
nakala:type dcterms:URI Livre
nakala:license Creative Commons Attribution Non Commercial Share Alike 4.0 International (CC-BY-NC-SA-4.0)
dcterms:contributor Français Pierre Lacoste
Français Michel Lascombe
Français Christian Le Stanc
Français Hervé Leroy
Français Pierre-André Lecocq
Français Henri Legré Okou
Français Maïté Lesne-Ferret
Français Renée Martinage
Français Béatrice Maurer
Français Laurence Raison-Rebuffat
Français Bertrand Sain-Alary
Français Marie-Renée Santucci
Français Daniel Soulez-Larivière
Français Xavier Vandendriessche
Monique Vleeschouwers-Van Melkebeek
Français Christian-Marie Wallon-Leducq
Français Alain Wyffels
David Anoussamy
Français Antoine Astaing
Français Lucien Bescond
Français Jean-Louis Bilon
Français Jean-Pierre Bourgois
Français Jean-Marie Carbasse
Français Charles-Emmanuel Claeys
Français Françoise Dekeuwer-Defossez
Français Alain Desbruères
Français Laurent Dumaine
Français Didier Ferrier
Français Catherine Fillon
Français Vincente Fortier
Français François Fortunet
Français Jacques Gressier
dcterms:description Français Secrets de famille, secrets d'État, secrets de fabrique, secrets d’alcôve, secrets du juge, secrets du confesseur, secrets du médecin, secrets du banquier, tant d'autres encore, sans oublier l'un des plus opaques à coup sûr, le secret des origines, autant de facettes d'un même mot qui intriguent. Intimement relié à la nature et à l'activité humaine mais en même temps touchant à ce qui la dépasse, à l'invisible, à l'impalpable, le secret est partout, investissant tous les champs que l'homme laboure sa vie durant. Omniprésent, c'est ce qu'il est et chacun le ressent bien. On croit le connaître, vouloir ou devoir le garder et pourtant il fuit sans cesse aussitôt qu'on entreprend de le saisir car par essence il est insaisissable, rebelle à toute définition. On voudrait le rejeter mais il s’avère indispensable en même temps que suspect au point de donner de l'attrait à son contraire, la transparence, très en vogue de nos jours quoiqu'elle ne soit pas de pure vertu.
Politique aussi, fondement de pouvoir et ciment du lien social, le secret est nécessaire à l'État, et l'on se demande même s'il peut y avoir État sans secret. En conséquence, le secret questionne la justice de l'État - l'attribut le plus visible de la puissance - en lui demandant compte de ce qu'il en a fait ou de l'expression et des limites que lui ont données ses agents, directs ou indirects. Car le secret, qui est devoir, éthique, est également technique, moyen autant qu'obligation, sans que l'on sache s'il est davantage l'un plutôt que l'autre.
C'est sous cet angle et sous ce double aspect - car il fallait bien endiguer la menace de son flot tumultueux - que les participants à ce Colloque international qui s'est tenu à Lille en Décembre 1998 ont abordé le secret, en essayant de le traquer partout où il croise le judiciaire, en tentant de le capter dans tous ses replis en une quête pluridisciplinaire. Ce secret, que l'on le dit moribond, dont beaucoup prédisent et souhaitent la mort, a l'échine solide et il se pourrait bien... qu'il ait la vie dure !
dcterms:format Anglais PDF
dcterms:language dcterms:RFC5646 français (fr)
dcterms:subject Français instruction judiciaire
Français Décision de justice
Français Secret d'État
Français Secret de famille
Français Secret des affaires
dcterms:type dcterms:DCMIType Text