Texte de Lazare Rivière lu par Géraldine Berger.
Enregistrement : service PAVM | DNUM de l’Université Jean Moulin Lyon 3 dans le cadre du webdocumentaire https://medecin-et-douleur-16e18e.huma-num.fr/
Introduction (Raphaële Andrault et Ariane Bayle) :
Lazare Rivière, médecin conseiller du roi Louis XIII, consigne dans ses Observations de médecine plusieurs centaines de récits de cas. Il décri...t très souvent la ou les douleurs éprouvées par le patient, quel que soit l’âge ou le statut social de celui-ci. Il relate ici celles de son fils de 4 mois. Rivière énumère plusieurs remèdes impuissants à faire cesser les gémissements du bébé, jusqu’à ce qu’on lui donne de la « poudre de comtesse », c’est-à-dire du quinquina.
Texte (Lazare Rivière) :
LE BRUIT ET DOULEUR DE VENTRE DES PETITS ENFANTS
Le 12 décembre 1636, mon fils Charles âgé de quatre mois fut cruellement tourmenté d’une douleur de colique en sorte qu’il en criait continuellement. Je lui fis prendre un demi scrupule de l’électuaire diamoschi dulcis en poudre avec du lait, qui lui apaisa sa douleur pendant un quart d’heure, mais elle le reprit avec la même cruauté. Je lui fis donner un clystère avec la décoction d’anis et de camomille, un jaune d’œuf et le sucre. Ce clystère lui calma entièrement sa douleur. Huit jours après il fut attaqué de la même douleur en sorte qu’elle paraissait plus cruelle que la première, ainsi que ses cris et ses plaintes le faisaient connaître. Je lui fis reprendre la même susdite poudre mais ce fut inutilement. On lui donna le même clystère, mais aussi en vain. Enfin, je lui ordonnais une fomentation sur tout le ventre, d’une décoction d’anis et de camomille dans l’eau de vie. La douleur s’apaisa entièrement dès la première application. Le lendemain, la douleur le reprit, laquelle étant quelque peu soulagée avec les susdits remèdes, le jour suivant on lui donna le matin une once du sirop rosat qu’il vomit en le prenant, avec de [la] pituite semblable à un blanc d’œuf. Mais n’alla que très peu à [la] selle, les bruits de ventre retournaient, on lui réitéra le sirop avec une dragme d’une infusion de sené. Ce remède ne lui profita pas aussi beaucoup. Enfin, je lui fis prendre [un] demi scrupule de la poudre de la comtesse avec du lait, cela le purgea doucement et copieusement, dont il fut entièrement guéri.
Réf. : Lazare Rivière, Les Observations de médecine de Lazare Rivière, conseiller et médecin du Roi, et Doyen des médecins en l’Université de Montpellier [1646], trad. du latin par F. Deboze, Lyon, chez Jean Certe, 1680, centurie II, Observation XXVII, p. 222-223.
Licence
Creative Commons Attribution 4.0 International (CC-BY-4.0)Collection
nakala:title | Français | La douleur de ventre d’un bébé | |
Anglais | A Baby's Abdominal Pain | ||
nakala:creator | Géraldine Berger et Lazare Rivière | ||
nakala:created | 2020 | ||
nakala:type | dcterms:URI | Son | |
nakala:license | Creative Commons Attribution 4.0 International (CC-BY-4.0) | ||
dcterms:description | Français |
Texte de Lazare Rivière lu par Géraldine Berger. Enregistrement : service PAVM | DNUM de l’Université Jean Moulin Lyon 3 dans le cadre du webdocumentaire https://medecin-et-douleur-16e18e.huma-num.fr/ Introduction (Raphaële Andrault et Ariane Bayle) : Lazare Rivière, médecin conseiller du roi Louis XIII, consigne dans ses Observations de médecine plusieurs centaines de récits de cas. Il décrit très souvent la ou les douleurs éprouvées par le patient, quel que soit l’âge ou le statut social de celui-ci. Il relate ici celles de son fils de 4 mois. Rivière énumère plusieurs remèdes impuissants à faire cesser les gémissements du bébé, jusqu’à ce qu’on lui donne de la « poudre de comtesse », c’est-à-dire du quinquina. Texte (Lazare Rivière) : LE BRUIT ET DOULEUR DE VENTRE DES PETITS ENFANTS Le 12 décembre 1636, mon fils Charles âgé de quatre mois fut cruellement tourmenté d’une douleur de colique en sorte qu’il en criait continuellement. Je lui fis prendre un demi scrupule de l’électuaire diamoschi dulcis en poudre avec du lait, qui lui apaisa sa douleur pendant un quart d’heure, mais elle le reprit avec la même cruauté. Je lui fis donner un clystère avec la décoction d’anis et de camomille, un jaune d’œuf et le sucre. Ce clystère lui calma entièrement sa douleur. Huit jours après il fut attaqué de la même douleur en sorte qu’elle paraissait plus cruelle que la première, ainsi que ses cris et ses plaintes le faisaient connaître. Je lui fis reprendre la même susdite poudre mais ce fut inutilement. On lui donna le même clystère, mais aussi en vain. Enfin, je lui ordonnais une fomentation sur tout le ventre, d’une décoction d’anis et de camomille dans l’eau de vie. La douleur s’apaisa entièrement dès la première application. Le lendemain, la douleur le reprit, laquelle étant quelque peu soulagée avec les susdits remèdes, le jour suivant on lui donna le matin une once du sirop rosat qu’il vomit en le prenant, avec de [la] pituite semblable à un blanc d’œuf. Mais n’alla que très peu à [la] selle, les bruits de ventre retournaient, on lui réitéra le sirop avec une dragme d’une infusion de sené. Ce remède ne lui profita pas aussi beaucoup. Enfin, je lui fis prendre [un] demi scrupule de la poudre de la comtesse avec du lait, cela le purgea doucement et copieusement, dont il fut entièrement guéri. Réf. : Lazare Rivière, Les Observations de médecine de Lazare Rivière, conseiller et médecin du Roi, et Doyen des médecins en l’Université de Montpellier [1646], trad. du latin par F. Deboze, Lyon, chez Jean Certe, 1680, centurie II, Observation XXVII, p. 222-223. |
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Anglais |
https://medecin-et-douleur-16e18e.huma-num.fr/en/excerpts Introduction (Raphaële Andrault and Ariane Bayle, translated by Sarah Novak): Lazare Rivière, physician and advisor to King Louis XIII, records in his Observations de médecine [Medical Observations] the accounts of several hundred cases. Very often, he describes the pain or pains experienced by patients, regardless of their age or social status. Here he recounts the pain of his own 4-month-old son. Rivière lists several remedies that were powerless to stop the baby's cries, until he was given “countess powder”, that is, cinchona. Ref: Lazare Rivière, Les Observations de médecine de Lazare Rivière, conseiller et médecin du Roi, et Doyen des médecins en l’Université de Montpellier [1646], trans. from Latin by F. Deboze, Lyon, Jean Certe, 1680, centurie II, Observation XXVII, p. 222-223. |
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dcterms:language | dcterms:RFC5646 | français (fr) | |
dcterms:subject | Français | Douleur | |
Français | histoire de la médecine | ||
Français | Lazare Rivière | ||
Anglais | Pain | ||
Anglais | history of medicine | ||
Anglais | Lazare Rivière |