Texte de Paul Dubé lu par Thomas Rortais.
Enregistrement : service PAVM | DNUM de l’Université Jean Moulin Lyon 3 dans le cadre du webdocumentaire https://medecin-et-douleur-16e18e.huma-num.fr/
Introduction (Raphaële Andrault et Ariane Bayle) :
Paul Dubé, médecin formé à la faculté de Montpellier, a publié en 1669 un livre sur la « médecine des pauvres » pour promouvoir des remèdes peu coûteu...x et faciles à trouver à la campagne (notamment le pavot à opium). Il y exhorte les médecins à faire preuve de charité – c’est-à-dire à visiter « les maisons des pleurs et des douleurs » et à « se représenter continuellement les douleurs des pauvres », afin que ceux-ci « éprouvent avec avantage nos compassions, nos services et nos remèdes » (épître). À cause de leur nourriture moins raffinée, de leur travail continu en plein air et de leurs habits moins protecteurs, les pauvres seraient particulièrement sujets à certaines maladies.
Texte (Paul Dubé) :
DES REMEDES QUI APAISENT LA DOULEUR, DITS ANODINS.
Je ne trouve point la Médecine plus nécessaire ou officieuse envers les pauvres, que lorsque par le bénéfice de ses remèdes, elle apaise leurs douleurs dans leurs violences. Car comme ils sont ordinairement délaissés de tout le monde, et que leurs plaintes sont rarement écoutées toute assistance serait inutile si le Médecin n’ouvrait les trésors de la science de la Médecine, pour fournir un secours qu’on ne peut trouver que dans cette source charitable. C’est pourquoi Hippocrate appelait avec raison les remèdes qui apaisent la douleur « divins », puisque c’est une chose divine d’abattre cet ennemi de la nature, et de dompter ce tyran de la vie, qui consumant l’humide radical et la chaleur naturelle, en détruit la racine et le fondement.
Réf. : Paul Dubé, Le médecin des pauvres, qui enseigne le moyen de guérir les maladies par des remèdes faciles à trouver dans le pays, Paris, chez Edme Couterot, 1669, chapitre X, p. 46-47.
Licence
Creative Commons Attribution 4.0 International (CC-BY-4.0)Collection
nakala:title | Français | Les douleurs des pauvres | |
Anglais | Representing the pain of the poor | ||
nakala:creator | Paul Dubé et Thomas Rortais | ||
nakala:created | 2020 | ||
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nakala:license | Creative Commons Attribution 4.0 International (CC-BY-4.0) | ||
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Texte de Paul Dubé lu par Thomas Rortais. Enregistrement : service PAVM | DNUM de l’Université Jean Moulin Lyon 3 dans le cadre du webdocumentaire https://medecin-et-douleur-16e18e.huma-num.fr/ Introduction (Raphaële Andrault et Ariane Bayle) : Paul Dubé, médecin formé à la faculté de Montpellier, a publié en 1669 un livre sur la « médecine des pauvres » pour promouvoir des remèdes peu coûteux et faciles à trouver à la campagne (notamment le pavot à opium). Il y exhorte les médecins à faire preuve de charité – c’est-à-dire à visiter « les maisons des pleurs et des douleurs » et à « se représenter continuellement les douleurs des pauvres », afin que ceux-ci « éprouvent avec avantage nos compassions, nos services et nos remèdes » (épître). À cause de leur nourriture moins raffinée, de leur travail continu en plein air et de leurs habits moins protecteurs, les pauvres seraient particulièrement sujets à certaines maladies. Texte (Paul Dubé) : DES REMEDES QUI APAISENT LA DOULEUR, DITS ANODINS. Je ne trouve point la Médecine plus nécessaire ou officieuse envers les pauvres, que lorsque par le bénéfice de ses remèdes, elle apaise leurs douleurs dans leurs violences. Car comme ils sont ordinairement délaissés de tout le monde, et que leurs plaintes sont rarement écoutées toute assistance serait inutile si le Médecin n’ouvrait les trésors de la science de la Médecine, pour fournir un secours qu’on ne peut trouver que dans cette source charitable. C’est pourquoi Hippocrate appelait avec raison les remèdes qui apaisent la douleur « divins », puisque c’est une chose divine d’abattre cet ennemi de la nature, et de dompter ce tyran de la vie, qui consumant l’humide radical et la chaleur naturelle, en détruit la racine et le fondement. Réf. : Paul Dubé, Le médecin des pauvres, qui enseigne le moyen de guérir les maladies par des remèdes faciles à trouver dans le pays, Paris, chez Edme Couterot, 1669, chapitre X, p. 46-47. |
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Anglais |
https://medecin-et-douleur-16e18e.huma-num.fr/en/excerpts Introduction (Raphaële Andrault et Ariane Bayle): Paul Dubé, a physician trained at the university of Montpellier, published a book in 1669 on the “medicine of the poor” to promote inexpensive and easy-to-find remedies in the countryside (including opium poppies). He urges doctors to show charity—that is, to visit “the houses of tears and pain” and to “continually represent the pain of the poor” so that they “feel our compassion, services and remedies” (epistle). Because they eat food that is less refined, work continually out of doors and wear clothing that offers insufficient protection, the poor are supposed to be particularly susceptible to certain diseases. Ref: Paul Dubé, Le médecin des pauvres, qui enseigne le moyen de guérir les maladies par des remèdes faciles à trouver dans le pays, Paris, Edme Couterot, 1669, chapter X, p. 46-47. |
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dcterms:language | dcterms:RFC5646 | français (fr) | |
dcterms:subject | Anglais | Paul Dubé | |
Anglais | Pain | ||
Anglais | history of medicine | ||
Français | Douleur | ||
Français | histoire de la médecine | ||
Français | Paul Dubé |